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Circularité ET robustesse, un oxymore ?

ECONOMIE CIRCULAIRE ET ROBUSTESSERobustesse vs performance

Dans un monde de plus en plus fluctuant et incertain, la robustesse apparaît comme la meilleure option pour s'adapter, et donc subsister.

Or, des travaux de plus en plus poussés de chercheurs et de scientifiques montrent que la recherche de performance, marqueur principal de nos sociétés à tout niveau, va à l'encontre de la robustesse. Parce que, oui, optimiser fragilise.

En effet, la performance étant un mix d'efficacité (qui vise à atteindre des objectifs) et d'efficience (qui vise à les atteindre avec un minimum de moyens) génère la plupart du temps deux biais :

- Un effet rebond (ou paradoxe de Jevons), phénomène paradoxal selon lequel une amélioration de l'efficacité d'un système entraîne une augmentation de sa consommation.

- La loi de Goodhart stipulant que "lorsqu'une mesure devient un objectif, elle cesse d'être une bonne mesure".

Sans compter que la marge d'adaptation ou de résilience d'un système ultra performant est minime, puisque sa conception même mise sur un "zéro défaut" quand il ne maîtrise pas, ne serait-ce que nombre d'externalités  : approvisionnment de terres rares, explosion des droits de douane américains, impacts de la guerre en Ukraine, épidémie de Covid, phénomènes climatiques, etc..

 Pour illustrer au mieux le propos, rien de mieux qu'une vidéo d'Olivier Hamant, chercheur en biologie et biophysique, et directeur de l'institut Michel Serres, qui prone même l'absence d'optimalité :

Une circularité robuste est-elle possible ?

Malgré les beaux discours autour de l'économie circulaire, sa mise en oeuvre -par ceux qui l'osent- est souvent plus contrastée et parfois même douloureuse.

Parmi les problématiques rencontrées dans la vraie vie, citons : 

Un modèle économique difficile à rentabiliser

    • Coûts de collecte, tri et revalorisation souvent plus élevés que les coûts d'une production linéaire à grande échelle.
      • Comment organiser un circuit de collecte et remise en état de vieux vêtements rentable face à la concurrence de Shein et Temu qui propose, par exemple, un pantalon à moins de 8 € avec livraison gratuite (avril 2025) ?
    • Difficulté à générer une marge suffisante sur des produits reconditionnés ou réparés. 
    • Retour sur investisssement plus long. 
      • Des économies d'échelle difficiles à atteindre pour de petites structures (en Europe, plus de 80 % des entreprises de l’économie circulaire sont des TPE ou PME et la majorité des entreprises circulaires comptent moins de 10 salariés).

Des problématiques logistiques et techniques

    • Une logistique inverse (retour des produits usagés) souvent coûteuse et difficile à organiser.
    • Complexité des opérations de tri, réparation, re-fabrication et recyclage. 
    • Manque d’infrastructures adaptées à grande échelle pour certaines filières (centres de collecte, usines de revalorisation).
    • Fragmentation des chaînes de valeur et des flux d'information.
      • Manque de solutions de marquage et de traçabilité des produits usagés à valoriser.
      • Manque de coopération entre les différents acteurs de la chaîne.

Un cadre réglementaire encore inadapté et/ou contraignant 

    • Des réglementations encore inadaptées freinent la mise en place d'une économie circulaire pérenne. 
      • Filières REP (responsabilité élargie du producteur) malheureusement orientées de façon quasi exclusive sur le recyclage de la matière (après broyage) au détriment du réemploi et du reconditionnement.
      • D3E (Déchets d'Équipements Électriques et Électroniques) avec une porosité du circuit de traitement (exportations illégales vers l'Afrique de l'Ouest, disparition dans des circuits informels, implication de réseaux criminels) avec une perte précieuse de matières premières.
      • Normes sanitaires dans certaines filières.
    • Des normes fiscales généralement pensées pour l'économie linéaire.
    • Complexité du parcours d'obtention de subventions et difficulté à lever des fonds.

A ces différentes contraintes s'ajoute un facteur de risque supplémentaire, à savoir la santé mentale et la santé tout court des porteurs de projet de l'économie circulaire soumis à différents stress (charge mentale liée à la polyvalence inhérente aux petites structures qui peut même entrainer une perte de repères entre vie professionnelle et vie personnelle, charge mentale liée à une pression financière constante, isolement entrepreneurial exacerbé, usure liée à l'engagement militant).

Tout en étant réalistes sur les difficultés à surmonter, il nous semble néanmoins possible de conjuguer circularité et robustesse.

La politique des petits pas circulaires

 Les points d'appui pour une mise en oeuvre de l'économie circulaire qui tourne rond :

Marquage, traçabilité et interopérabilité

Amélioration de la réparabilité et de la recyclabilité

  • La première étape consiste à mesurer la réparabilité du produit via l'indice de réparabilité (et/ou indice de durabilité) officiel ou via l'indice de réparabilité volontaire (IRV) pour les catégories de produits non couvertes par la réglementation.
  • Sur ces 2 plans, l'amélioration passe idéalement par une éco-conception du produit et, à défaut, par une re-conception d'un produit existant.

Organisation de la logistique inverse

  • Mise en place d'outils de suivi (ERP adapté, QR code, RFID).
  • Organisation des points de collecte et standardisation des normes de tri.
  • Développement d'une expertise technique, d'outils de diagnostic automatisé, et formation du personnel eu égard à l'hétérogénéité des produits.
  • Intégration de la dimension logistique inverse à la conception et mutualisation des flux pour réduire les coûts.
  • Incitations utilisateurs innovantes pour infléchir les comportements (Voir à ce sujet les travaux de Julie Madon, sociologue, qui étudie les motivations des "longéviteurs", ceux qui font durer les objets en un croisement original entre la sociologie des pratiques quotidiennes de consommation et celle du rapport à l’enjeu écologique).

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RSE, économie circulaire et réparabilité

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La RSE, responsabilité sociétale (ou sociale) des entreprises, désigne la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable. Elle s'inscrit parfaitement dans l'agenda des Objectifs de Développement Durable (ODD) adopté par l'Assemblée Générale des Nations Unies lors du Sommet sur le développement durable en 2015 ; cet agenda invite, entre autres acteurs, les entreprises à contribuer à hauteur de leurs moyens dans l'atteinte des dits objectifs qui, outre les aspects humains de lutte contre la pauvreté, d'accès à l'éducation et d'égalité des genres, comprennent la protection de l’environnement et la transformation des modes de consommation et de production. 

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Quid de l'ergonomie en télétravail ?

 

télétravail et ergonomieTélétravail : organiser son poste de travail à domicile

 

Environnement de travail, organisation, gestion du temps, pratiques et habitudes. Autant de points à requestionner dès lors que le travail a migré à domicile, depuis mars 2020 de façon massive et sans préparation préalable, pour la mise en place d'une configuration optimale.

 De choisi, le télétravail devient soudain obligatoire, à temps plein, à domicile, sans possibilité de recours à un tiers lieu, et parfois avec des contraintes familiales prégnantes (INRS).

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Télétravail, vers un management postmoderne

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Elle constitue pour autant un révélateur intéressant des inadéquations de nos organisations et des risques psychosociaux inhérents encourus par nos collaborateurs.

Et si nous vous aidions à recenser les opportunités apportées par cette même crise pour les entreprises et leurs salariés : en travaillant avec vous à rendre vos organisations plus agiles et adopter un management digne des nouveaux enjeux au premier rang desquels la mise en œuvre du télétravail ?

 

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Groupe de codéveloppement, protection rapprochée

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On retrouve, dans les groupes de codéveloppement, le type d'énergie qui peut émerger lors d'une thérapie de groupe.

Les échanges avec ses pairs, dans une forme de cocon (protection assurée par l'animateur, le cadre, les engagements de confidentialité et de bienveillance), ont plusieurs effets bénéfiques sur les participants :

- La rupture de l'isolement, de la solitude du manager ou du dirigeant.

- Une prise de recul par rapport à ses problématiques et une ouverture sur les apports des autres participants.

- Le soulagement, qui ressort chez, quasiment, tous les participants, d'avoir pu exposer ses problèmes ou ses préoccupations, de constater qu'ils sont souvent partagés par les autres ; d'avoir pu évoquer un projet qui en devient tangible.

Cerise sur le gâteau, que ne bouderont certainement pas les entreprises, il y est également question de plan d'actions et d'engagements. Outre les avancées économiques inhérentes pour l'entreprise, n'occultons pas le fait que la mise en action est également un facteur indispensable au mieux-être psychologique ; une petite potion contre les risques psychosociaux ?

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L'entreprise au temps du Covid

sortir du covid par le haut avec vd consulting

Opportunités vs risques

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Génération Y, qui sont-ils ?

Génération Y

 

 

Régulièrement confrontée dans les entreprises à l'incompréhension entre les chefs d'entreprise et leurs jeunes recrues (contrats d'apprentissage, CDI ou CDD), "I have a dream". Réinventer l'entreprise de demain avec les 21% d'actifs en France de moins de 30 ans. Il est urgent à mon sens de trouver une passerelle entre les baby boomers et la génération Y, clé de la bonne santé et de la pérennité de l'entreprise. D'aucun commencent à s'y essayer avec plus ou moins de succès : holacracy, entreprises libérées, entreprises agiles, organisations plates... Le champ des possibles est ouvert et pour démarrer votre réflexion, voici quelques clés pour décrypter la fameuse "Gen-Y".

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Bien-être au travail et engagement

IBET indice de bien-être au travail échelleIBET©, Indice de Bien-Être au travail

L’IBET©, indice de bien-être au travail, mesure, depuis une dizaine d'années,  la performance sociale d’une entreprise. Par convention, l’échelle de mesure du baromètre Mozart Consulting se situe entre 0 et 1 ; 1 traduisant la meilleure performance (cf. schéma).  Il est établi également  que le bien-être au travail, révélateur de l’engagement, se situe dans la zone où l’IBET© est supérieur à 0.85.

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